Samedi 10 juin

Samedi 10 juin à 15h - À Reid Hall
Durée : 1h30

Penser l'Afrique de demain
Séverine Kodjo-Grandvaux, Alain Mabanckou, Achille Mbembe, Felwine Sarr
Animation : Serge Michel, Le Monde

Aujourd’hui, l’Afrique apparaît comme l’un des continents où se jouera l’avenir de la planète. De l’Afrique colonisée à l’Afrique redessinée, où en est-on en ce début de XXI e siècle ? Quel visage prend l’Afrique dans le monde du capitalisme mondialisé ? Entre tradition et modernisation, il est nécessaire de penser l’Afrique de demain, celle qui se construit entre flux migratoires et embarcations de fortunes, indéniables progrès et difficultés politiques. Nous parlerons d’une Afrique en pleine mutation, qui se réapproprie son destin, revalorise ses langues et défend la richesse et la diversité de sa culture.

Séverine Kodjo-Grandvaux, philosophe, est correspondante pour Le Monde Afrique à Douala et collabore au supplément « Idées » du quotidien Le Monde. Elle a publié Philosophies africaines (Présence Africaine, 2013). Avec Felwine Sarr, elle a été en charge de la programmation du Pavillon des lettres d’Afrique au Salon du Livre (Paris, 2017).

Achille Mbembe, né au Cameroun, enseigne à l’université de Johannesbourg en Afrique du Sud ainsi qu’aux États-Unis. Il a notamment publié De la postcolonie. Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (Karthala, 2000), Sortir de la grande nuit. Essai sur l'Afrique décolonisée (La Découverte, 2010) ou encore Politiques de l'inimitié (La Découverte, 2016). Il co-dirige avec Felwine Sarr les « Ateliers de la pensée ».

Felwine Sarr est un écrivain, économiste, universitaire et musicien sénégalais. Il est professeur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal. Il a notamment publié Dahij (Gallimard, 2009) ou encore Afrotopia (Philipe Rey, 2016). Il co-dirige avec Achille Mbembe « les Ateliers de la Pensée », journées de réflexion qui se sont tenues à Dakar en octobre 2016. Les actes, Écrire l'Afrique-Monde, viennent de paraître aux éditions Philippe Rey.

Serge Michel est grand reporter au Monde et rédacteur en chef du Monde Afrique, l’édition africaine (et numérique) du Monde. Il a notamment publié Chinafrique (Grasset, 2008 – édition augmentée Hachette, 2011). 

 


 

Samedi 10 juin à 17h30 - À Reid Hall
Durée : 1h30


L’énigme du retour
Kidi Bebey, Max Lobe, Abdourahman A. Waberi
Animation : Yann Perreau, Les Inrockuptibles

Faire l’aventure : cela signifie prendre la route, partir, s’exiler. Faire l’aventure c’est se réinventer, chercher à exister ailleurs, autrement. Qu’en est-il, alors, quand on doit faire le chemin en sens inverse ? À quel monde appartient-on, devient-on un étranger dans son propre pays ? Interrogeant les fractures liées à l’exil, trois romanciers reviennent sur les paradoxes de l’identité et des origines.


Kidi Bebey, née à Paris de parents camerounais, est écrivain et journaliste.Elle a grandi dans un milieu familial baigné de musique et de culture : son père Francis Bebey est un écrivain et musicien renommé. Son parcours témoigne de son intérêt prononcé pour la musique, la danse, les destins de femmes, l’univers de l’enfance et de l’adolescence. Son premier roman, Mon royaume pour une guitare (Michel Lafon, 2016) est inspiré de son histoire familiale.

Max Lobe, né à Douala, arrive en Suisse à l’âge de 18 ans. Bercé par la littérature et les contes négro-africains, il se consacre à la littérature avec une plume vive, drôle et rythmée. Il a, entre autres, publié 39 rue de Berne (éditions Zoé, Prix du Roman des Romands, 2014) et Confidences (éditions Zoé, 2016) qui vient d’obtenir le Prix Kourouma 2017. Ce récit très personnel sur le retour au pays retrace l’histoire de l’indépendance du Cameroun et sa guerre cachée.


Abdourahman A. Waberi, né en 1965 à Djibouti, vit entre Paris et Washington où il enseigne la littérature. Depuis Le Pays sans ombre (Le Serpent à Plumes, 1994), premier volume d’une trilogie consacrée à son pays d’origine, jusqu’à la Divine Chanson (Zulma, Prix Louis Guilloux 2015), son œuvre romanesque est traduite dans une douzaine de langues. Il vient de publier Aux États-Unis d'Afrique (Zulma, réédition 2017), qui entre politique fiction et conte voltairien, fait du continent noir le centre économique et intellectuel du monde, tandis que les damnés de la terre se concentrent dans une Euramérique miséreuse.


Yann Perreau est auteur, journaliste et critique littéraire. Il collabore à diverses publications et médias (Art Press, Les Inrockuptibles, Vanity Fair, France Culture, etc.). Il a été Attaché culturel adjoint à Londres puis à Los Angeles et a publié plusieurs livres, sous son nom ou d’autres, le plus récent étant Incognito. Anonymat, histoires d’une contre-culture (Grasset 2017).

 


 

Samedi 10 juin à 20h - À Reid Hall
Durée : 1h30

Littératures et justice :
comment rendre une parole possible ?
Christiane Taubira et John Edgar Wideman
Animation : Sandrine Treiner, France Culture

Comment faire entendre la voix de ceux que l’on refuse d’écouter ? Comment redonner corps aux oubliés de l’Histoire ? Par quels moyens peut-on renverser l’injustice et insuffler de l’espoir ? Deux auteurs aborderont le rôle nécessaire de la littérature pour défaire les liens souvent encore trop étroits entre justice et racisme. Contre le silence et l’acceptation des inégalités, ils prônent l’écho bruyant du récit et de la fiction, prolongeant ainsi le combat de Martin Luther King et la lutte pour les droits civiques. John Edgar Wideman et Christiane Taubira évoqueront leur choix de « prendre les mots comme refuges » et le combat tacite que la littérature a décidé de mener contre l’oubli.

Sandrine Treiner, écrivain, est directrice de France Culture. Elle a publié notamment L'Idée d’une tombe sans nom (Grasset, 2013) et vient de contribuer à la dernière livraison de la revue annuelle Le Courage consacré au thème « Âge d’Or / Âge de fer » (Grasset, 2017).

Christiane Taubira, Garde des Sceaux de 2012 à 2015, ministre de la Justice jusqu’en 2016, est une figure emblématique de la vie politique française. Députée de Guyane de 1993 à 2012, elle a rédigé la proposition de loi visant à reconnaître la traite négrière et l’esclavage. Elle a également proposé une loi contre le harcèlement sexuel et défendu la légalisation du mariage pour tous en France. Femme de lettres, passionnée de littérature et citoyenne engagée, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages aux éditions Philippe Rey : L'Esclavage raconté à ma fille (2015), Murmures à la jeunesse (2016) et Nous habitons la terre (2017).


John Edgar Wideman est l’une des figures majeures de la littérature afro-américaine. Il est le premier écrivain à avoir reçu deux fois le PEN/Faulkner Award for fiction. En 2011, le Anisfield-Wolf Book Awards lui est décerné pour l’ensemble de son travail et son importante contribution à l'analyse du racisme et à l’appréciation de la diversité. Écrire pour sauver une vie (Gallimard, 2017) revient sur le cas d’Emmett Till, cet adolescent noir victime d’un crime raciste dans les années 50 dans le Sud des États-Unis. Faits historiques et éléments autobiographiques s’entrelacent pour former un récit vibrant et personnel, radiographie d’une société américaine rongée par l’injustice et la violence.